Aller au contenu

Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
98
SCIENCES MATHÉMATIQUES.

les savans François sont malheureusement trop peu familiarisés ; c’est ce qui fera excuser les omissions involontaires dans lesqueiies nous avons pu tomber. Quel que soit l’état des relations politiques entre les Gouvernemens, les sciences doivent faire, de ceux qui les cultivent » une république essentiellement en paix, et dont les efforts doivent tendre sans cesse, et d’un commun accord, à l’accroissement et à la propagation des lumières.

Si l’intervalle dont nous avons fait l’histoire ne présente pas, ainsi que la fin du dix-septième siècle, de ces découvertes qui, comme l’attraction et les nouveaux calculs, changent la face de la science, il offre un caractère bien remarquable, celui de la rapidité avec laquelle les connoissances mathématiques, concentrées jusque-là dans un petit nombre d’adeptes, sont devenues presque populaires ; et cet avantage est dû à la perfection et à la généralité qu’ont acquises les méthodes qui forment maintenant un tout bien lié, et aux grandes et belles appllcations que les sciences physico-mathématiques, et principalement l’astronomie, ont offertes aux mathématiques pures. D’ailleurs, la multitude de conséquences délicates qui ont été déduites du principe de l’attraction, la difficulté de les obtenir, de prévoir même leur existence, la finesse des moyens que leur développement a exigés des analystes, rendent les derniers progrès presque aussi imposans et plus immédiatement utiles que les premières vérités établies à la fin du dix-septième siècle et au commencement du dix-huitième. Il est juste d’ailleurs de considérer que les grandes découvertes, les principes fondamentaux, sont nécessairement en petit nombre. Préparés par le