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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/124

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

ces observations difficiles pour lesquelles ses immenses télescopes sont à peine suffisans ; il faudroit y joindre des micromètres capables de donner avec sûreté les fractions de seconde, et l’on n’en connoît encore aucun qui soit bien propre à des recherches aussi délicates : ainsi, malgré ce beau travail, la question n’étoit guère plus avancée. Pour essayer de la résoudre par les moyens connus, M. Piazzi fit choix des étoiles de première grandeur. Il n’ose assurer rien bien positivement ; il n’a trouvé aucune parallaxe à la brillante de l’Aigle, à Arcturus. La parallaxe de la Chèvre n’est pas de 1″ ; celle d’Aldébaran seroit de 1″½ tout au plus : mais celle de Procyon lui paroît au moins de 3″, et celle de Sirius de 4″. En examinant les observations qui l’ont conduit à ces résultats, on ne peut s’empêcher d’y voir quelque probabilité ; mais, si l’on compare ces petites parallaxes aux erreurs des observations, on retombe dans l’incertitude. M. Calandrelli, qui s’est aussi occupé de cette question dans ses Opuscules astronomiques, publiés à Rome en 1806, commence par discuter toutes les observations, et même celles de M. Piazzi ; il n’y voit rien de bien certain : mais, d’après les observations qu’il a faites lui-même avec le secteur des PP. Maire et Boscovich, il assure positivement que la parallaxe de la Lyre est de 4″½. M. Piazzi l’avoit d’abord trouvée de 2″ par la même étoile ; mais, en examinant une cause d’erreur à laquelle il n’avoit pas songé d’abord, et après avoir pris les précautions nécessaires pour la faire disparoître, il avoue ingénument qu’il ne trouva plus de vestige de parallaxe. Averti par cet exemple, M. Calandrelli a dû se prémunir contre cette erreur ; et l’on ne peut disconvenir qu’en