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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/132

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

voyoit fortement indiquée par l’observation, étoit cependant tenté de ia supprimer, parce qu’il ignoroit alors que ce terme résultât évidemment des calculs analytiques de M. Laplace.

Ces divers résultats du travail immense de M. Burg ; quoique précieux par eux-mêmes, ne pouvoient encore remédier aux erreurs qui commençoient à se manifester d’une manière bien sensible dans les Tables lunaires. Ces erreurs tenoient à des équations à longues périodes, qui, pendant un certain temps, se confondent avec les mouvemens moyens, et ne pourroient se manifester complètement que par des observations excellentes qui embrasseroient les durées de toutes ces périodes ; ce qui manquera long-temps encore à l’astronomie, puisque les observations assez exactes pour ces déterminations délicates ne remontent pas à plus de soixante ans. À la vérité ; les astronomes avoient cru entrevoir dans ce mouvement moyen de la Lune en longitude, une accélération qui nécessitoit une équation séculaire. Cette équation avoit été provisoirement adoptée, quoique la démonstration se fût dérobée long-temps à tous les efforts des plus grands géomètres. Enfin M. Laplace la démontra, et M. Lagrange a depuis confirmé, dans les Mémoires de Berlin, cette intéressante découverte. La preuve la plus directe qu’on avoit de cette accélération, consistoit en deux observations du dixième siècle faites par l’astronome Arabe Ebn-Younis ; mais on craignoit que ces observations ne fussent de simples calculs. Pour éclaircir le doute, on obtint du Gouvernement Batave un manuscrit précieux de l’ouvrage d’Ebn-Younis, qui étoit à la bibliothèque de Leyde ; M. Caussin fit la traduction