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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/143

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ASTRONOMIE.

représenter, l’Académie des sciences avoit proposé ce sujet pour l’un de ses prix. Baiiiy, qui s’étoit occupé de ces recherches, et qui ne pouvoit concourir en sa qualité d’académicien résidant, se hâta de publier ce qu’il avoit achevé de son travail, pour ne pas risquer de se voir enlever les remarques curieuses qu’il avoit faites le premier. En appliquant aux satellites la solution que Clairaut avoit donnée du problème des trois corps, il avoit expliqué les équations périodiques qui avoient assuré aux Tables de Wargentin la prééminence sur celles de Cassini, de Bradley et de Maraldi ; mais ce sujet épineux demandoit un géomètre du premier rang. M. Lagrange, qui remporta le prix, démontra toutes ces mêmes équations et quelques autres : il avoit envisagé son sujet sous un point de vue bien plus vaste et bien plus fécond. Les géomètres qui l’avoient précédé, avoient résolu le problème des trois corps ; Bailly avoit considéré deux à deux tous les satellites, avec leur planète principale : M. Lagrange osa le premier considérer simultanément les actions combinées des quatre satellites et celle du Soleil, et il eut la gloire nouvelle de résoudre le problème des six corps. Le sujet étoit trop vaste pour être épuisé dès la première tentative ; M. Laplace, entrant alors dans la carrière, la parcourut en entier, et chacun de ses pas fut marqué par une découverte : non-seulement il expliqua toutes les inégalités périodiques et celles qui, ne pouvant être démêlées par les astronomes, avoient rendu si défectueuses les Tables des deux satellites supérieurs, les variations des nœuds, et celles de l’inclinaison, qui, après avoir été long-temps stationnaire, cessoit de le paroître depuis quelques années ; mais il remarqua