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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/142

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

sur les observations qui étoient incontestables ; avec ces élémens, il s’assura que la pianiète avoit du se trouver, en effets aux endroits où elle avoit été observée comme étoile : l’incertitude étant ainsi dissipée, il put se prévaloir des observations plus anciennes « pour donner à ses élémens un plus grand degré de précision ; et le succès fut tel, que dix-huit ans d’observations qu’on a faites depuis la construction de ses Tables, n’ont manifesté encore aucune correction sensible, et que cette planète si moderne paroîtroit, si l’on pouvoit en juger bien sainement sur un intervalle qui n’est pas le tiers de la révolution, mieux connue qu’aucune autre, si ce n’est Jupiter et Saturne depuis le travail de M. Bouvard.

M. Oriani fit paroître bientôt après, d’autres Tables d’Uranus, fondées également sur la théorie de M. Laplace : il trouva, de son côté, toutes les mêmes inégalités que l’auteur François ; et si la partie elliptique de ses Tables n’avoit pas tout-à-fait la même précision, c’est qu’il n’avoit pas eu le loisir de rassembler un aussi grand nombre d’observations assez précises.

Le service éminent que M. Laplace venoit de rendre aux Tables des planètes supérieures, l’enhardit à tenter une entreprise plus difficile encore, en soumettant à l’analyse la théorie des satellites de Jupiter. Depuis ia découverte de ces quatre lunes, en combinant les observations faites pendant cent années, les astronomes étoient parvenus à représenter assez bien, par des équations empiriques, les éclipses du premier et même du second satellite ; le troisième et le quatrième étoient plus rebelles, et l’on y remarquoit des anomalies que l’empirisme étoit impuissant à