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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/164

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

C’étoient donc là les deux régions du ciel qu’il falloit particulièrement étudier et visiter à différentes époques de i année, pour y saisir au passage les fragmens encore inconnus de l’ancienne planète.

Pour faciliter encore cette recherche, M. Harding exécuta en douze grandes feuilles le zodiaque de Cérès ; il y marqua non-seulement toutes les étoiles inscrites dans les différens catalogues, toutes celles que contient l’Histoire céleste Françoise, c’est-à-dire, le livre où M. Lalande neveu a consigné les observations de ses cinquante mille étoiles, mais il y joignit toutes celles qu’il put apercevoir lui-même, et qui avoient jusqu’alors échappé à tous les astronomes.

En comparant ses cartes au ciel, M. Harding aperçut dans la Baleine une étoile nouvelle : c’étoit encore une planète ; c’étoit une sœur des précédentes : encore même petitesse, même distance et même révolution ; ce qui donnoit un nouveau poids à la conjecture de M. Olbers. La planète, qu’on a depuis nommée Junon, avoit d’ailleurs été trouvée dans une de ces régions du ciel où elles doivent toutes passer. Enfin M. Olbers, ayant cherché de même à quel point la nouvelle orbite coupoit les deux autres, trouva que c’étoit au même point, précisément à leur intersection commune. Cette coïncidence parfaite dut attacher d’autant plus M. Olbers à son système, et lui donner le courage nécessaire pour suivre le plan qu’il s’étoit fait, de passer plusieurs fois par année la revue des deux constellations, où l’on avoit, en moins de ckiq ans, découvert trois planètes ou fragmens de planète. D’après cette idée, qu’il a suivie avec une constance digne des succès qu’elle lui