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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/165

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ASTRONOMIE.

a procurés, le 4 rnars dernier, M. Olbers aperçut dans l’aile de la Vierge une quatrième planète, à laquelle M. Gauss, bien digne d’imposer un nom au nouvel astre, dont il perfectionnera sans doute la théorie, comme il a commencé pour Cérès, Pallas et Junon, donna le nom de Vesta, sous lequel elle est déjà connue généralement.

Vesta est plus brillante que ses trois sœurs aînées ; mais son diamètre n’est guère plus considérable. Les autres sont environnées d’une nébulosité qui indique une atmosphère épaisse : celle-ci, au contraire, brille d’une lumière plus blanche et plus pure ; mais pour la grandeur, elle leur est assez semblable. Elle paroît un peu moins éloignée du Soleil : mais la différence n’est pas bien considérable ; et quand les perturbations seront connues, on saura plus exactement la révolution, et par conséquent la distance.

Le point d’intersection de cette nouvelle orbite ne coïncide pas aussi exactement que celle des trois autres ; il s’en faut de plusieurs degrés : mais cet écart est encore trop peu considérable pour qu’on en puisse rien conclure contre les idées de M. Olbers.

Quelques savans vouloient d’abord refuser le nom de planète à ces astres qui ont signalé le commencement du dix-neuvième siècle. Leurs raisons étoient d’abord l’extrême petitesse, qui pouvoit les faire envisager comme des corps d’un ordre inférieur ; et M. Herschel proposoit, pour les désigner, le nom d’astéroïde : mais ces corps circulent comme les autres autour du Soleil dans des ellipses peu alongées ; ils ne sont guère plus petits par rapport à Mercure que Mercure ne l’est en comparaison de Jupiter. Les grosseurs ne sont assujetties à aucune loi ; elles ne sont