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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/207

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GÉOGRAPHIE ET VOYAGES.

Nouvelle-Hollande dans une chaloupe baleinière, et s’avança jusqu’au port Westever, qui est dans l’ouest de ce détroit. Ce nouveau passage avoît été indiqué à Dentrecasteaux, dans une note qui lui fut remise à son départ pour la Nouvelle-Hollande et la recherche de la Pérouse, en 1791 : il dirigea sa route en conséquence ; mais les vents contraires l’empêchèrent de compléter les belles découvertes qu’il a faites sur cette côte et à la côte sud-est de la terre de Diémen.

Le lieutenant Flinders fut chargé d’aller reconnoître le détroit de Bass en 1798 ; il fit, l’année suivante, une reconnoissance générale de la terre de Diémen, dont il nous a donné le premier une carte assez exacte ; et, en 1800, il visita et reconnut dans tous ses détails la côte de la Nouvelle-Hollande aux environs du port Jackson, depuis 33 jusqu’à 22 degrés de latitude sud. On remarque, sur la carte qu’il a publiée de cette dernière expédition, un récif immense, nouvellement découvert par le vaisseau l’Éliza, au large de la côte orientale de la Nouvelle-Hollande, et partagé en deux par un canal étroit, que ce bâtiment osa franchir. La découverte de ces écueils si funestes à la navigation est digne de l’attention des Gouvernemens ; et des récompenses nationales devroient engager les navigateurs qui en rencontrent sur leur route, à les reconnoître dans toute leur étendue, et à détermfner exactement leur position par de bonnes observations. Ce sont vraisemblablement des écueils de cette nature, et si multipliés dans ces parages, qui ont mis fin aux recherches de l’infortuné la Pérouse, et il reste peu d’espoir d’en apprendre jamais des nouvelles.