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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/23

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SUR LES SCIENCES MATHÉMATIQUES.

élémentaîre. M. Legendre avoit donné des méthodes nouvelles, un théorème extrêmement curieux, pour ramener aux triangles rectiiignes les triangles très-peu courbes que Ton forme à la surface de la terre. Il a depuis démontre que ce même théorème s’applique aux triangles sphéroïdiques. Ses nouvelles formules, et celles de Delambre pour tous ces mêmes problèmes, font la base de l’instruction publiée par le dépôt général de la guerre ; elles ont été adoptées par l’astronome Svanberg, qui, en 1802, a mesuré de nouveau le degré de Suède ; elles ont changé la face de cette partie, plus importante que difficile, de nos connoissances.

Ces grandes opérations ont répandu en Europe le goût de la géodésie : la France leur doit la carte de ses nouveaux départemens ; l’Angleterre, celle de ses provinces méridionales ; l’Allemagne, plusieurs contrées levées en partie par les ingénieurs François ; la Suisse, la description de plusieurs de ses cantons. L’usage du cercle répétiteur s’est étendu dans tout le continent ; et l’on peut espérer que dans peu toute ia surface de l’Europe sera couverte de triangles, et les souverains connoîtront leurs états mieux que les particuliers ne connoissent leurs propriétés.

Tables trigonométriques

La division décimale du cercle, si commode pour les observateurs et les calculateurs, exigeoit de nouvelles tables trigonométriques. M. Prony les fît construire, avec une célérité incroyable, par des moyens tout nouveaux qui lui permettoient d’employer les arithméticiens les moins instruits. Une section d’analystes, présidée par M. Legendre, préparoit le travail, et les autres sections n’avoient plus