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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/24

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DISCOURS

que des additions à faire. On eut ainsi deux exemplaires des tables entièrement indépendans lun de l’autre. Ce monument, le plus vaste qui ait jamais été exécuté ou même conçu, n’a d’autre défaut que son immensité même ; qui en a jusqu’ici retardé la publication. Borda, qui avoît senti la nécessité de tables plus portatives, les fit calculer sous ses yeux ; mais il ne put achever ce travail. Delambre le termina, et donna dans sa préface des méthodes différentes de celles de MM. Prony et Legendre, qui auroient conduit avec une égale promptitude au même but, et qui nous ont fourni des vérifications très-curieuses.

MM. Hobert et Ideler ont aussi calculé, par d’autres moyens, des tables fort exactes et plus portatives encore.

Algèbre.

Si de la géométrie nous passons à l’algèbre ordinaire, nous trouverons des progrès moins sensibles, mais infiniment plus difficiles. Les mémoires de M. Lagrange sur la résolution complète des équations littérales, en réduisant le problème à ses moindres termes, avoient montré combien il est encore difficile. M. Ruffini se proposa de prouver qu’il est impossible. M. Lagrange voulut du moins faciliter la solution des équations numériques ; son analyse savante a réduit la question à la recherche d’une quantité plus petite que la plus petite différence des racines. Il exprimoit le désir qu’on pût trouver des méthodes qui fussent à la portée des arithméticiens. M. Budan, docteur en médecine, en a donné une qui n’emploie que l’addition ; et ce degré de simplicité, qu’on n’osoit espérer, sera difficilement surpassé.

Les leçons de l’École normale avoient donné à nos géomètres l’occasion d’éclaircir les théories les plus

obscures.