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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/242

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

supérieure de la pile ; elle augmente si on le place dans la moitié inférieure : dans le premier cas, le condensateur se charge positivement ; c’est le contraire dans le second.

La même théorie pourroit également rendre raison de plusieurs phénomènes que présente la pile ; mais il faudroit des données exactes, qui ne peuvent être tirées que d’observations très-difficiles : elle repose d’ailleurs sur cette supposition, que l’excès d’électricité du zinc sur le cuivre est constant pour ces deux métaux, soit qu’ils se trouvent ou non dans l’état naturel ; mais les commissaires, à qui cette supposition paroît la plus probable de toutes, n’ont point encore eu l’occasion de faire les expériences délicates qui pourroient la constater.

C’est d’après ce rapport, fait au nom d’une commission composée de douze membres, que la classe des sciences a décerné la médaille de l’Institut, en or, à M. Volta, comme un témoignage de satisfaction de la classe pour les belles découvertes dont il vient d’enrichir la théorie de l’électricité, et comme une preuve de reconnoissance pour les lui avoir communiquées. L’illustre physicien qui a joint ce service éclatant à tant d’autres qu’il avoit déjà rendus à la science, a trouvé un prix encore plus flatteur dans l’usage heureux qu’on a fait de sa découverte, dans les espérances qu’elle a fait concevoir et qu’elle a en partie réalisées, enfin dans le décret impérial qui propose un grand prix de 60,000 francs à celui qui fera désormais faire à la théorie un pas comparable à ceux de Franklin et de Volta.

Tels sont les accroissemens que la physique a reçus dans l’intervalle de temps dont nous sommes chargés de