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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/283

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MANUFACTURES ET ARTS.

dans un armement, dont elle doit diminuer d’ailleurs les risques et la prime d’assurance.

On pourroit encore, lorsqu’on admet un officier marchand au grade de capitaine pour les voyages de long cours, exiger qu’il fût pourvu d’une bonne montre marine : il en aura plutôt, et avec plus de raison, la confiance des armateurs ; il en exposera moins leurs vaisseaux, leurs cargaisons, les matelots de la nation.

Ces deux mesures suffiroient pour soutenir la grande horlogerie en France ; et les artistes qui la cultivent, et auxquels elle est redevable de ses progrès, acquérant une célébrité plus grande, parce que leurs ouvrages seroient plus répandus, finiroient par fournir de montres marines tous les navigateurs de l’Europe et de l’Amérique. Ils en vendent plus aujourd’hui aux étrangers qu’aux François : mais ils n’en vendent que peu aux uns et aux autres ; et si le Gouvernement ne jetoit pas sur eux ce coup-d’œil paternel, ils en viendroient à n’avoir pas les capitaux nécessaires pour établir les chronomètres qu’on leur commanderolt.

Dans le même Rapport, après ces vues générales, le jury a parlé des grands artistes en horlogerie : M. Louis Berthoud, M. Janvier, M. Bréguet, M. Bourdier, MM. les frères Robin, MM. les frères Lepaute.

Il a dit ensuite : « Quelques jeunes gens s’élèvent qui montrent déjà un talent distingué, et qui, si ce bel art n’est pas abandonné à la pente qui le menace de sa chute, remplaceront un jour les grands maîtres. Le premier de ces jeunes gens, M. Pons, n’est pas loin de s’asseoir à côté d’eux. Ses échappemens sont très-beaux ;

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