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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/85

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ALGÈBRE.

plusieurs méprises échappées à Montucla, et revendique en faveur des premiers analystes Italiens, des découvertes qu’on ne leur accorde pas communément. Cette partie de son ouvrage ne peut, jusqu’à un certain point, intéresser que ses compatriotes ; mais une obligation plus essentielle que partageront les géomètres de toutes les nations, c’est le soin qu’a pris M. Cossali de traduire dans la langue moderne de lanalyse une multitude de détails curieux, que la difficulté de se procurer les écrits originaux, et sur-tout celle de les entendre, alloient ensevelir dans l’oubli. En effet, les changemens apportés par le temps et par les nouvelles méthodes ont introduit dans le langage et l’écriture algébriques des variations telles, que la lecture des premiers ouvrages en ce genre offre aujourd’hui des difficultés comparables à celles que trotiveroit à lire Villon et nos vieux romanciers, un littérateur accoutumé au style de Pascal et de Racine.


analyse indéterminée.

Cette branche des mathématiques, dont les anciens se sont occupés, ainsi que le prouvent le x.e livre d’Euclide et l’ouvrage de Diophante, a intéressé les plus grands géomètres des deux siècles précédens. Fermât s’en est beaucoup occupé, et l’a enrichie d’un grand nombre de résultats, sans laisser aucune trace de la voie qui l’y avoit conduit. Euler et M. Lagrange y ont suppléé par des moyens qui probablement ne sont pas ceux de l’inventeur^ mais qui sont devenus féconds entre des mains si habiles ; ils ont fait descendre dans les élémens une grande partie de ce qui concerne la résolution des équations à deux indéterminées du second degré ; mais les démonstrations des