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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/88

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

le tout le plus complet, et celui qui présentoit le mieux l’état des connoîssances dans cette partie de la science mathématique.

Mais la rapidité de la marche de l’analyse pendant là dernière moitié du siècle passé fit désirer, avant qu’il fût tout-à-fait écoulé, que ces beaux ouvrages, toujours précieux par leur étendue, leur clarté, et le choix des exemples, fussent enrichis des nouvelles découvertes devenues assez importantes pour y mériter une place : on auroit voulu y trouver aussi une discussion plus approfondie sur les principes du calcul, ou une métaphysique plus rigoureuse.

D’Alembert, en appropriant à l’analyse moderne, sous le nom de théories des limites, les considérations dont les anciens s’étoient servis pour éviter celle de l’infini dans le passage du commensurable à l’incommensurable et dans la mesure des courbes, avoit fourni le moyen de perfectionner, sous le rapport de la métaphysique, les ouvrages où l’on paroissoit s’être plus occupé de rassembler les résultats connus et d’en accumuler de nouveaux, que de combler l’intervalle qui séparoit de l’algèbre ordinaire l’analyse des infiniment petits.

Feu Cousin fonda, sur la théorie des limites, un Traité dont la seconde édition parut en 1796. L’ouvrage, remarquable d’abord par le grand nombre de choses que l’auteur avoit réunies dans un petit espace, laissoit à désirer un ordre plus sévère et quelques développemens indispensables à la clarté de l’exposition. On devoit s’attendre qu’en le réimprimante feroit disparoître ces défauts faciles à corriger, et y inséreroit au moins l’indication des progrès

que