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Visitation

Ton cimetière avec ses quelques croix debout
M’attendait. Avec moi, quand j’ai poussé la porte,
Le premier soir d’Octobre est entré d’un seul coup
Assombrir ce coin d’herbe et d’humanité morte.

— Grand’mère, je m’avance ; écoute-moi marcher.
Pour la première fois ta tombe solitaire
M’accueille, et je voudrais doucement me pencher
Comme pour écouter ton cœur battre sous terre.

Je t’apporte autre chose et mieux que du chagrin.
Je t’apporte le soir, l’automne commencée,
Les chemins que j’ai pris pour venir, l’air marin,
Tout le pays qui pèse à ma tête baissée.


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