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SAISONS

En mai, dans le jardin où tous deux cheminions,
La rosée allumait au soleil ses facettes ;
Les branches soupesaient indolemment leurs fruits
Encor verts par-dessus les grillages détruits ;
En août, nos doigts gourmands ont laissé des fossettes
Dans la ronde chair rouge et verte des brugnons.

En octobre, les fruits ne seront plus aux branches,
L’automne répandra sa légère rousseur ;
Décembre nous rendra les lampes et la table,
Mais ta bouche est un fruit rouge, mûr et durable,
Et mes dents y viendront mordre de si bon cœur
Que j’oublierai l’hiver et ses pelouses blanches.