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AURORE

Voici l’heure. Les coqs chantent à rendre l’âme.
Un frôlement de jour s’insinue, et profane
Les gouffres de la nuit avec sa clarté neuve ;
Des bruits d’essieux s’en vont par les routes dormantes,
Et le cri des bateaux bouleverse les fleuves.

La terre de nouveau crève l’immensité
Avec les angles blancs et durs de ses cités,
Et voici que la vie inutile et poignante
Va reprendre devant ce miracle éternel :
L’aurore éclaboussant de triomphe le ciel !