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POUR LES PLUS JEUNES


Petites qui courez avec ces yeux d’enfant
Et cette avidité de devenir des femmes
Et ce désir d’aimer plein vos sens et vos âmes
Vers un bel avenir docile et triomphant,

Qui vous a dit tout bas que pour savoir la vie
Il suffisait qu’un soir l’amour vînt s’imposer
À vous, et que son doux et terrible baiser
Blessât votre pudeur renversée et ravie ?

Si longtemps vous avez pâli pour cet amant
Dont l’étreinte devait vous prendre jusqu’à l’âme,
Vous qui ne saviez pas combien c’est gravement,
Combien c’est lentement qu’on devient une femme !