Page:Delarue-Mardrus - Horizons, 1904.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

AVENIR


Normandie herbagère, éclatante et mouillée,
Mon esprit et mon sang, mon amour, mon pays,
Nous voulons venir vivre un jour, doux et vieillis
Parmi tes prés, au fond d’une maison rayée,

Et, possédant un clos planté de beaux pommiers,
Quelques bêtes, des blés et du cidre en barriques,
Essayer que nos cœurs, comme ceux des fermiers,
Se fassent plus noueux et plus forts que des triques.

Notre bien s’étendra du côté de Rouen.
La cathédrale au loin dépassera la haie,
La Seine imbibera notre herbage en jouant,
Et nous aurons à nous une petite baie.