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LES ROSES

À la Comtesse Jacques de Chabannes la Palice.


Nous savons que la vie encombre le lointain
De sa dangereuse marée.
Et pourtant, à travers la fenêtre carrée,
Vois le beau temps de ce matin !

Le jardin mûr frémit, plein de choses écloses,
Mais les rosiers, mais les rosiers !
Ce jour sera comme un brasier
Où vivra la fraîcheur émouvante des roses.

Quand nous nous pencherons pour respirer leur cœur,
Elles nous mouilleront la bouche ;
Elles pleurent quand on les touche,
Car un peu d’eau nocturne est dans leur profondeur.