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ENCORE JUILLET


Juillet, juillet, je sais que ton foin au soleil
Sent bon et fort au bout des prés de Normandie ;
Je sais, à la chaleur qui me laisse engourdie,
Que tu reviens là-bas, tranquillement pareil.

Juillet, juillet, je vois ici d’autres natures,
D’autres ciels variés, d’autres prés, d’autres eaux,
Mais pas mes pommiers ronds penchés sur mes clôtures,
Ni mes herbages verts, ni mes beaux bestiaux.

Juillet, juillet, je sais mes grands soirs dans mes meules,
Lorsque la nuit qui vient élève un croissant clair,
Qu’entre les arbres noirs luit encore la mer
Et qu’on s’assied au cœur des choses, toute seule.