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Page:Delarue-Mardrus - Horizons, 1904.djvu/92

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JEU


Ma chèvre, je tiendrai dans mes mains, si je peux,
Ta tête brusque et familière,
Pour regarder changer de tout près dans tes yeux
Cette pupille de sorcière.

J’aurai, blessant mes pieds, tes piétinants sabots,
Je te tiendrai par les oreilles ;
Dans la lutte, nos deux vigueurs seront pareilles,
Et nos mouvements seront beaux.

Et, parmi le soleil où, toi blanche et moi nue,
Nous irons nous heurtant du front,
Ma tête bien nattée et ta tête cornue
L’une à l’autre se sculpteront.