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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/114

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l’hermine passant

pleine de tout ce qu’il vous faut pour partir. Vous y trouverez des petites surprises qui vous plairont, je crois !

Son premier geste spontané, non sans un coup d’œil préliminaire aux portes. Une enfant qui se jette brusquement dans mes bras, la mariée et toutes ses blancheurs contre mon épaule, mouvement de reconnaissance et peut-être de peur, la peur de s’en aller si loin avec l’homme qui va l’emporter.

Quelle minute !

Vite redressée, elle me laisse enlever sa couronne, son long tulle, m’aide à dégrafer la robe d’un jour qu’on ne reverra jamais plus sur elle. Et j’ai la curieuse impression qu’il s’agit plutôt d’une prise de voile que d’un mariage. Elle est si grave et si pâle !

Les parents et la gouvernante, retenus en bas par les suprêmes salutations à leurs hôtes, ne nous ont pas troublées. Ils ne revoient Bertrande que transformée en Parisienne, nouvel aspect qui la change jusqu’au fantastique.

C’est fait. Les époux sont partis. L’auto