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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/14

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l’hermine passant

d’avance les quatre pneus en l’air. Et nous n’étions même pas sûrs d’être dans le bon chemin !

Tout cela par la faute de cette Victorine Tuache qui nous avait écrit sa lettre tentante.

— Tu sais, Marguerite, si leur fameux La Tour est un faux ou une copie, je te préviens que je fais un malheur. Examine bien ça, toi qui y connais !

Je ne crois pas qu’Édouard tienne particulièrement au majestueux portrait de famille décrit par une demoiselle tombée de la lune. Son idée doit être de le revendre un jour aux États-Unis pour une somme extraordinaire. Les ancêtres ne l’excitent pas plus que moi. Nous savons très bien qu’être d’authentiques gens titrés, à l’époque présente, c’est une espèce de brevet d’incapacité, si l’on ne se défend pas.

Nous nous défendons. Édouard surtout qui, né plus tard que mes deux autres frères, a compris à temps quelle attitude, ou plutôt quel parti prendre.

Racé comme il l’est physiquement et moralement, sa fine culture et ses tendances