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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/140

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l’hermine passant

chez elle, je crois qu’il faudra peut-être que tu la laisses un peu se débrouiller sans toi. »

Devant ce qui a dû se passer sur ma figure, il m’a pris les mains spontanément.

— Je sais que tu es parfaite pour elle, et je t’en remercie. Mais, n’est-ce pas, elle n’est presque jamais seule chez elle, alors…

J’ai ôté mes mains des siennes, et j’essayais de ne pas m’étrangler en posant la question :

— Elle t’a dit quelque chose ?

Oh ! mon Édouard, mon petit garçon de toujours ! Je jure que, pour la première fois de ma vie, j’ai vu passer dans ses yeux quelque chose comme un mensonge.

— Non, Marguerite, je t’assure ! Elle ne m’a rien dit !

Où suis-je ? Où sommes-nous ?… Mais ce n’est pas tout. Ulcérée, décidée à ne plus mettre les pieds dans l’appartement d’en bas, qui est-ce qui, cette après-midi, vient sonner à ma porte ? Bertrande.

— Marguerite, je monte vous faire une petite visite.

Je ne savais plus sur quel ton le prendre.