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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/142

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l’hermine passant

Plus que jamais, en attendant qu’elle eût le courage de se chercher un nouvel appartement, Mlle de Bocquensé s’abstenait de descendre à l’étage au-dessous. Son frère devait monter et la prier longtemps pour qu’elle consentit, de temps à autre, à dîner à sa table. Par ailleurs, le mois de novembre vit la femme de chambre choisie par elle remplacée, et bientôt ce fut le tour de la cuisinière, chez Édouard depuis huit ans. Marguerite remarquait sans le montrer que l’ameublement aussi se modifiait. Des bibelots qu’elle avait choisis avec amour disparaissaient peu à peu, l’arrangement du salon ne ressemblait plus en rien à ce qu’elle avait fait. Les robes mêmes changeaient, redevenaient austères. Un jour viendrait où tout ce qui venait de son goût personnel serait complètement éliminé. La marque de Bertrande se substituait à la sienne, sous les yeux consentants et appro-