Aller au contenu

Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
l’hermine passant

vent chez nous, n’est-ce pas, ce n’est pas que tu es de trop… C’est que…

— Ne t’embête pas à me donner des explications, mon enfant. Bertrande a le droit d’être indépendante, et je trouve cela tout à fait juste. Elle a souffert assez chez elle !

— Tu comprends tout, toi !… Marguerite, ah ! je l’adore !

Elle enveloppa son frère d’un regard dans lequel il y avait de tout. Elle enregistra l’expression qui transformait ce visage tant aimé. Jamais elle n’avait vu des traits masculins bouleversés par une telle sensualité.

« À la fin, qu’est-ce que c’est donc que cette fille ? »… se demanda-t-elle avec un recul d’effroi.

— Dieu merci, continuait Édouard, elle ne va pas rester longtemps partie ! Trois jours, quatre au plus. Elle me l’a promis. C’est déjà bien long !

Il avait envie de parler d’elle pendant des heures, ce n’était pas difficile à voir. Mais sa sœur ayant déclaré qu’elle se sentait souffrante, il redescendit docilement chez lui.