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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/21

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l’hermine passant

petit chignon sur l’occiput, ce grand front d’homme annonçait l’intelligence, même une certaine noblesse.

— Monsieur… Mademoiselle…

Elle s’effaçait pour nous laisser entrer.

Au bout d’un vestibule sombre, elle allongea son bras tout en restant derrière nous, et, par la porte ouverte ainsi, nous laissa pénétrer dans le salon.

Un homme était debout au milieu, tenue de chasse, moustache encore blonde, dont les longs yeux bleus, enchâssés dans une figure maigre et pâle, nous dévisagèrent quelques secondes avec une froideur impressionnante.

Cependant, la vieille fille-abbé nous présenta tout de suite les uns aux autres. Nous avions devant nous le comte Thibault de Bocquensé, « votre parent, mademoiselle et monsieur ! »

D’un geste en quelque sorte résigné, le comte nous fit, sans mot dire, signe de nous asseoir. Je choisis le canapé Louis-Philippe, mon frère un fauteuil Louis XVI, défiguré par le vieux reps qui le recouvrait. Notre