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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/57

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l’hermine passant

Tout en surveillant les deux petites, Marie-Louise qui, le nez en bas, mange en affamée et Bertrande, presque hostile, ne touchant pour ainsi dire à rien :

— Vous avez l’air de croire, mademoiselle, que notre vie, à Paris, est une fête perpétuelle. Pourtant…

Sûre de moi, je mène où je veux la conversation. En un quart d’heure, ces gens sont au courant de mon ouvroir, de mes œuvres, de mes relations ecclésiastiques. Pour embêter la gouvernante :

— Vous avez certainement lu les ouvrages du chanoine Mauvier. Oui ? Je m’en doutais. C’est un habitué de mes mardis. Quelle culture ? Quel cœur !… C’est le plus fin critique littéraire que je connaisse, et le prêtre le plus tolérant, le plus compréhensif. Et ses mots font le tour de tous les salons. Dernièrement, chez l’archevêque de Paris…

Elle me regarde, ironique :

— Vous connaissez personnellement Monseigneur d’Archevêque ?…

— Mais certainement !

Quand j’ai donné mes preuves par neuf,