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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/67

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l’hermine passant

— Avoue que c’était dommage de ne plus jamais la revoir ! Mais, grâce à ma malice, nous reviendrons à la Quinteharde quand nous voudrons.

Une seconde, Édouard détourna ses yeux du vertige de la route pour regarder de côté sa sœur. Il croyait lire en elle et ne se trompait pas. Du bout des lèvres, pour cacher une petite émotion :

— Tu crois que nous la reverrons ?

« Étonnant !… pensa-t-elle. Je ne le croyais tout de même pas capable de me ressembler à ce point-là. Voilà qu’il a le béguin comme moi ! »

— Toi aussi elle te plaît, hein ?

Il eut presque l’air de s’excuser.

— Tu comprends, elle me fait du chagrin. Avec sa petite gueule de médaille, n’est-ce pas, on a tout de suite envie de lui réciter sa prière. Et tous ces loufoques-là n’ont pas l’air de se douter de ce qu’ils ont chez eux. Elle est malheureuse, ça saute aux yeux ; elle a peur de tout le monde. Alors on voudrait l’emporter pour lui donner ce qu’elle mérite !