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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/78

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l’hermine passant

songe pas sincèrement à cette union, mais n’use ainsi que d’un nouveau chantage pour avoir de l’argent.

— Mais, mademoiselle…

— Toutes mes excuses, madame, je demande à terminer ma démonstration. Donc, s’il y a bâtard, il n’y a pas mariage, et je crains moins ceci que cela. Car, après tout, un nouveau-né… (la voix sombre un peu plus encore) n’est pas forcément viable.

Le grand silence qui suit a quelque chose de surprenant, quand on ne peut voir les expressions des visages.

Un grognement enfin :

— Ah ! C’est du propre !

— Monsieur le comte, on fait comme on peut. Il y a, dans tout cela, quelque chose de fort important que nous n’avons pas encore envisagé suffisamment : c’est la présence de vos filles parmi ces ignominies.

Encore le ricanement.

— Faut-il les murer dans la cave ?

— Monsieur le comte, il ne semble pas qu’il y ait là matière à plaisanterie. Ces enfants qui, Dieu merci, n’ont pas encore compris, ne peuvent pas assister à ce qui va se