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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/84

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l’hermine passant

chargerons le domestique d’aller les chercher dans la voiture.

Une première nouveauté nous attendait. Pas de chiens pour prévenir de notre arrivée. Et les murs sont tellement épais dans ce château que, si les portes ne sont pas ouvertes, le ronron de l’auto ne peut rien percer. Or, les portes n’étaient pas ouvertes.

En parcourant le couloir, notre pas hésitait.

— Est-ce qu’il n’y a plus personne, ici, par hasard ?

Mais je n’avais pas poussé la porte de la salle à manger qu’une vraie meute se précipita. Non seulement les chiens ordinaires, mais trois ou quatre autres nous saluaient d’abois furieux. Et, d’un coup d’œil, nous comprîmes l’aventure : nos cousins recevaient des invités à déjeuner, lesquels avaient amené leurs bêtes.

On ne pouvait plus mal tomber. Quelle disgrâce que de jouer le rôle de fâcheux, quand on n’en était plus au rythme de la farce !

Je voulus m’écrier : « Oh ! pardon ! » Ma voix fut couverte, non seulement par les