Mlle Tuache disparaissait à la recherche des deux petites.
À la vue de Bertrande, tout mon être se révolta. La marier avec le butor en question, elle ? Impossible ! Mon Dieu qu’elle me parut pâle à son entrée ! Plus pâle encore que nous deux. Sans attendre ni son bonjour ni celui de sa sœur, j’attaquai, cruelle, amère :
— Je vous félicite, mon enfant ! Je viens d’apprendre vos fiançailles avec M. de Tesnes…
Sans pouvoir continuer, j’enregistrai le mouvement de tout son corps, véritable recul d’horreur. Une demi-seconde ses yeux d’enfant martyre me regardèrent, et j’en restai frémissante. La gorge serrée, elle répondit : « Merci, ma cousine. » Puis, retournée à son énigme, de nouveau muette, elle posa sur la table le gros livre parcheminé qu’elle portait, et l’ouvrit à la première page.
Les parents et la gouvernante la regardaient faire comme s’ils l’eussent surveillée.
— Montrez d’abord l’arbre généalogique de la famille ! commanda Mlle Tuache.
Tandis que la jeune fille cherchait :
— Tout cet ouvrage a été peint et calligra-