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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/99

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l’hermine passant

— Mon frère…

— Bertrande ne peut pas être le jouet de Parisiens habitués à la vie légère.

— Mademoiselle, je vous prie !

Elle fit une petite révérence pour marquer sa confusion devant mon redressement offensé.

— Je parlais de M. le marquis ! Ce que vous nous avez dit de vos œuvres pieuses et de vos relations suffit à…

Je l’arrêtai d’un geste sec.

— Laissons ! Mon frère est comme mon enfant. Mon appartement, à Paris, est situé juste au-dessus du sien. Bertrande deviendrait ma fille, et je me porte garant de son bonheur. Elle est exactement la femme que je rêvais pour mon frère. Car je puis vous confier que, depuis des années, mon plus cher désir est de le voir marié, tranquille, établi. Et je sais qu’il peut rendre une femme heureuse, surtout l’ayant choisie avec son cœur. Et, mademoiselle, c’est la première fois qu’il aime.

— Mais, vous donner Bertrande, pour nous c’est la perdre !

L’âpreté de sa voix me remua tout de