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Page:Delarue-Mardrus - La mère et le fils,1925.djvu/123

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CHAPITRE XIII


I l n’y eut pas de promenades à cheval.

À la façon dont Germaine ricanait quand elle le rencontrait, Irénée soupçonna qu’elle avait dû parler à ses parents contre lui. Ceux-ci, désormais, tout en restant fort polis, l’évitèrent. Quant à la petite Marie, on s’arrangea pour que jamais plus elle ne se retrouvât en face de lui.

Quand il pensait à ces choses, un haussement d’épaules l’en délivrait. Avaient-ils cru, ces pauvres gens, qu’il voulait leur enlever leur fille ?

« Une petite malheureuse comme ça ?… Ils ne m’ont pas regardé !… Décidément les parents, dans tous les mondes, sont à contre-sens. »

Pour ces quinze jours, à Bruxelles, il avait organisé sa vie. Sauf les jeudis et les dimanches, remplis par la représentation en matinée et celle du soir, chaque heure de la journée avait son occupation.

Le matin, levé très tôt, il courait à ce manège où Johny John le faisait travailler. Le numéro futur commençait à se dessiner. Les violences d’un tel labeur et les chutes qu’il risquait sans cesse exaltaient le jeune casse-cou.

Sa témérité devenait telle que le cow-boy lui-même avait des rires de terreur en le voyant faire. Jamais, dans toute sa vie aventureuse, il n’avait vu pareil garçon. Il ne savait ce