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Page:Delarue-Mardrus - La mère et le fils,1925.djvu/32

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CHAPITRE III


I L s’étonna d’être parvenu jusqu’à la porte de la chambre sans avoir été vu par personne. À travers le parc encore sec, la fin de février avait déjà des douceurs qui faisaient chanter quelques oiseaux.

Essoufflé comme un écolier qui a trop couru, sans rien regarder il s’était précipité vers cette porte, vers cette chambre. À présent, il craignait d’entrer.

Depuis un peu plus de dix mois, il était sans nouvelles.

Il frappa. Ce fut plutôt pour s’accorder un répit que par courtoisie filiale. Comme on ne répondait pas, il eut peur et entra d’un bond.

Elle était couchée. Il avait cru plutôt la trouver dans son fauteuil, au coin du feu, comme elle avait accoutumé depuis la mort de ses fils à la guerre.

— Bonjour, maman !… cria sa voix railleuse.