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Page:Delarue-Mardrus - La mère et le fils,1925.djvu/7

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CHAPITRE PREMIER


I l la regardait dans sa pauvre disgrâce. Il ne recomposait pas l’étrange tableau : la dormeuse noyée dans les draps, l’aspect hanté des murs et des meubles, et, profil attentif, lui, cheveux rejetés, joue lisse, ange de quinze ans assis, dans l’ombre, au chevet d’une malade nocturne.

Dans les demi-ténèbres de la chambre où vacillait cette veilleuse posée à terre, son regard occupé détaillait inlassablement.

La tête pâle qui se renversait sur l’oreiller livrait un cou de femme que l’âge a déjà prise à la gorge, des mèches grisonnantes, des paupières foncées et chiffonnées, et ce nez de belle race et cette bouche sans couleur entre deux plis désolés.

Une main à l’abandon, petite et tachée de rousseur,