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Page:Delarue-Mardrus - La mère et le fils,1925.djvu/71

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la mère et le fils

Il jeta sa lettre dans une boîte en passant, puis se précipita dans un autobus. Le manège était fort loin du cirque.

— Si vous voulez aller regarder du haut de la tribune, dit le palefrenier, il y a une gonzesse pas ordinaire qui fait travailler ses chevaux. C’est Diane de Vallombreuse, l’écuyère. Elle vient assez souvent ici. Aujourd’hui elle a deux chevaux nouveaux, un Anglais et un Arabe, deux étalons. Elle a oublié sa longe et l’a remplacée par le lacet de son corset qu’elle a ôté. Et quand le cheval ne va pas comme elle veut, elle saute dessus et elle lui mord l’oreille !

L’enseignement de Dick, puisqu’il ne parlait aucune langue connue, ne pouvait se faire que par l’exemple. Irénée, avide, le regardait, sur le cheval arrêté, décomposer au ralenti les premiers mouvements à exécuter. Il sauta sur le cheval à son tour, prit connaissance de la singulière selle cosaque, puis se mit en demeure d’imiter ce qu’il avait vu. Sa souplesse naturelle était prodigieuse, incalculable son audace, qui, dès sa petite enfance, avait fait l’épouvante enchantée de ses frères pervers. Dick lui montra par signes les différents trucs dont il devait s’aider. Car, qui dit cirque, dit truc.

Le début du numéro n’offrait pas de difficultés pour Irénée, l’ancien Casse-Gueule. Mais, ayant mal compris com-