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IV

 uit jours, après cela, passèrent sans nouvelles d’Alvaro : Mais le sculpteur ne se fût guère étonné de le savoir retourné subitement dans son pays ou parti pour quelque Amérique.

Depuis les années qu’il projetait ce tendre travail, n’avait-il pas mieux fait de longuement penser l’œuvre avant d’oser y mettre la main ?

Une pâle photographie d’amateur était son unique document. Cependant il lui semblait que sa vieille morte posait pour lui dans l’invisible.

Pourquoi ne sait-on pas prévoir la mort possible de ceux qu’on aime ? Tant qu’elle avait vécu, la présence de sa mère, naturelle comme l’air qu’on respire, le laissait sans inspiration artistique.

Il regrettait, et jusqu’aux larmes, cette négligence. La petite dame âgée, toujours de noir vêtue, si proprette sous ses