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Le Présent Laïque

masse brumeuse de la Cathédrale et parfois s’en éloigne comme respectueusement, portique léger d’un monde qui n’a plus rien à voir avec les siècles dévots qui l’ont précédé. Son rôle, du reste, n’est-il pas de nous transborder, c’est-à-dire de nous faire quitter le Rouen d’hier pour le Rouen d’aujourd’hui ?


Sur la rive gauche, pas de cathédrale, pas d’églises merveilleuses, pas de vieux hôtels, pas d’aristocraties mortes, pas de souvenirs, pas de spectres. Autre chose : le présent réaliste, ses œuvres en pleine réussite, ses espoirs précis.

On s’en aperçoit dès les premiers pas sur ce territoire éminemment commercial qui, tout de même, a sa grandeur ; grandeur rébarbative, mais qu’il faut bien accepter comme la continuation de l’effervescence de jadis, celle qui, précisément, construisit la Cathédrale, les églises merveilleuses, les hôtels aristocratiques, anima tous ces vivants qui ne sont plus pour nous que des spectres, en attendant que nous soyons des spectres à notre tour.

Jean Revel, notaire de génie que j’ai vu dans son Étude de Rouen, écrivant, debout devant