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Donc…

passé, nous devons l’aimer au moins autant que notre avenir.

Que l’État ne s’occupe pas de l’activité du port rouennais, c’est un malheur. Mais que les Rouennais eux-mêmes ne comprennent pas toujours la valeur de leurs reliques, qu’ils vendent leurs vieilles boiseries à l’étranger, qu’ils négligent ou démolissent délibérément ce qui ne se remplacera jamais, c’est un malheur plus grand encore.

Veuille la Cathédrale protéger sa ville, celle d’hier et celle d’aujourd’hui, continuer de la bénir dans son passé comme dans son présent. Qu’elle reconnaisse, dans les mains qui travaillent à la richesse industrielle d’aujourd’hui, les calus mêmes des mains qui l’ont élevée et sculptée jadis. La race de ses enfants n’est pas morte, ni leur courage, ni leur espoir.

Mais si jamais le profil dominateur de Notre-Dame de Rouen n’est plus là pour apparaître entre les gréements des bateaux du port ou mêlant ses découpures lointaines au treillis proche du pont à transbordeur, c’est que Rouen et les autres villes de la France et du Vieux-