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Rouen

cesser avec la nuit, ne fait qu’augmenter d’intensité, comme si le travail diurne et nocturne du port ne pouvait vraiment connaître une heure de repos.

Rien n’est amusant comme de regarder, simplement à la fenêtre de l’hôtel, l’activité des quais de Rouen.


Là, comme partout dans cette ville échantillonnée, règne le disparate qui, d’ailleurs, ne choque pas, tant il y est devenu normal.

Circulation furieuse, les trams, autobus, autocars, camions, autos qui ne cessent de se croiser, font trembler les vitres. Tranquilles parmi ce tourbillon sans chevaux, des petites charrettes chargées de denrées et attelées d’un âne dolent vont à leurs affaires, et aussi des voitures à bras, des piétons de toutes castes, cortège aux lentes allures dépassé par les bicyclettes, frôlé par les pneus de tous calibres, assourdi par les trompes et les klaksons. Parfois, un poney rageur ou bien un débonnaire percheron tirent au trot le véhicule qu’ils ont au derrière, sans avoir l’air de comprendre ce qu’ils représențent déjà de périmé dans le monde des transports.