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Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/210

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— Nounou est morte…

Un coup de couteau dans le cœur ne doit pas faire plus mal que certaines pensées qu’on a parfois. Toutoune, en chancelant, s’appuya contre la table. Une vague de désespoir la soulevait. Ce fut quelque chose de tellement insensé qu’elle se mit à trembler de tous ses membres.

Adèle avait haussé la petite lampe, et regardait tout autour d’elle, prête à l’épouvante. Des ombres épaisses se tassaient dans les recoins.

— Mademoiselle est bien sûre que le douanier couche ici ce soir ?… demanda-t-elle presque bas.

Toutoune ne répondit même pas.

La fille regarda l’horloge ronde.

— Il n’est pas neuf heures. Qu’est-ce qu’on va faire ?… Mademoiselle veut se coucher tout de suite ?… Moi j’irais coudre un peu dans ma chambre… Ici j’aurais peur… C’est trop grand… Et puis on n’entend rien… On