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rel. Ce qui n’était pas naturel c’était qu’ils fussent là.

Et la vie reprit comme avant, un peu plus précise chaque jour, et, pour ainsi dire, solidifiée par les souvenirs plus exacts laissés par maman.

Il y a des enfants auxquels on fait des contes bleus pour les émerveiller. Le merveilleux de mon enfance, à moi, c’est maman. Ses visites sont des féeries. Elle vient, elle sent bon, elle est belle — puis elle disparaît pour longtemps, longtemps. Et moi je reste avec des traînées de lumière dans les yeux pendant des mois, attendant le retour miraculeux.

Ce soir, voilà — c’est comme hier et avant-hier… Je pleure. Cette fois-ci, je pleure.

Elle vient de passer un mois chez nous, avec papa. Ils sont repartis depuis quelques jours. C’était et c’est encore l’été. J’ai près de neuf ans maintenant. Tous les dix mois à peu près elle est arrivée comme cela, pour