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Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/241

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Elle s’était levée. Mais comme elle allait reprendre sa bicyclette, l’enfant, s’accrochant à l’épaule trop haute, la força de plier. Et, de toutes ses forces, puisqu’elle ne pouvait pas parler, elle embrassa, sous ses yeux cernés, le visage passionné, le visage pâle de colère qui se penchait vers elle.

— Maman, raconte-moi…

Les jours raccourcis les ramenaient de bonne heure au manoir. Octobre commençait.

Mme Villeroy, les yeux égarés dans un songe, revenait à elle.

— Quand j’étais petite…

Et c’étaient les souvenirs d’enfance, et c’étaient les rêves de l’adolescence, et c’étaient les désillusions de la jeunesse.

— Maman s’appelait Marie. Moi, on m’avait appelée Marie-Ange, à cause de mes