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Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/242

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yeux bleus… Ton père en avait fait Minouche. C’était tout lui, cela !

Sa Marie-Ange !… Toutoune la soignait, inlassablement inventive et fervente.

Maintenant c’était elle qui préparait le thé, tous les jours, à cinq heures, le napperon brodé, les fleurs, les tartines, un peu de feu dans la cheminée du petit salon…

Avec le geste même et l’intonation de la mère Lacoste :

— Je vais te faire une bourguelée pour chauffer tes petits pieds…

Pelotonnée, égoïste, Marie-Ange, tristement, se laissait faire. La plupart des femmes, après tout, ne veulent que cela : quelqu’un qui les adore, quelqu’un qui s’occupe d’elles.

À présent, elle acceptait sans étonnement que la maison fût dirigée par l’enfant, que la femme de chambre ne s’adressât qu’à elle pour le service, que la mère Fringard la consultât pour les menus. Avec son âme et sa figure de chien de berger, Toutoune n’était-