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beauté. Des curiosités inattendues lui venaient. Elle essaya tout à coup de courir, malgré ses sabots, pressée d’aller revoir, à l’un des bouts du parc, la balustrade familière qui dominait la route déserte.

Elle y arriva tout essoufflée, et se pencha comme pour voir quelque chose.

À cette même place, les messieurs et les dames de Gourneville s’étaient appuyés, causant entre eux ou rêvant devant la splendeur des labours étendus jusqu’à l’horizon. C’était sûrement là que Marie Gautrin s’accoudait, tout émue, dans l’attente de son amoureux, quand il arrivait de Rouen dans sa voiture à grelots, comme l’avait raconté la nourrice. C’était là que, dans l’ombre portée des vieux vases de guingois, elle avait longuement combiné son suicide, et pleuré les larmes de son amour contrarié.

L’après-midi, langoureusement, disposait ses ombres sous les arbres jaunes. Entre deux nuées, une nappe de soleil tombait sur les dorures d’octobre. Du roux pâle au