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semblait, en toutes lettres, avoir été passé dans la même teinture que ses deux grosses nattes sèches et que ses yeux bizarres.

Au manoir, Mme Lacoste réparait en bougonnant le désordre laissé par le passage pillard du papa et de la maman.

Une table de rotin remplaça bientôt la commode de Toutoune, un rocking-chair la bergère du fumoir. Retrouvées dans le grenier, quelques pauvres chaises, recouvertes d’un velours rouge mangé des vers et pisseux, prirent la place des délicats fauteuils, bois ouvragés et soies anciennes.

La pendule, le meuble de marqueterie et le lit bateau restèrent sans remplaçants. Une des tables rondes de l’office, sous un tapis moderne, fut mise dans le salon, à l’endroit de la table-bouillotte enlevée avec le reste.

« Ce sont des vieilleries sans valeur… »

Rapidement, les jours raccourcissaient. Toutoune, obligée de rentrer de bonne heure, s’impatientait dans la maison hermétique du soir, sous la grosse lampe triste.