Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/204

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laquelle j’ai pris tant d’intérêt à la doctrine de l’action directe du Saint-Esprit en l’âme, est une raison d’expérience personnelle ; vraiment, je n’ai jamais eu moi-même d’autre directeur[1]. » (Vie, p. 423.)

L’on sait l’accueil enthousiaste que fit M. l’abbé Naudet à cette nouvelle spiritualité, et à la thèse de la supériorité des vertus actives sur les vertus passives dans sa Justice sociale. La spiritualité de saint François d’Assise et de saint Ignace ne serait plus, selon lui, de notre temps, et le livre de « l’Imitation de Jésus-Christ ne saurait plus être le livre d’une société qui n’a rien de monastique, pas plus dans son éducation que dans son esprit et ses allures… Ce livre pousse trop à l’anéantissement de la personnalité humaine. » Ainsi parle l’un des principaux chefs d’un parti qui se pare du titre de chrétien.

  1. La Vie du P. Hecker nous montre comment il entendait et pratiquait cette direction de l’Esprit- Saint. Il raconte dans son journal qu’une voix mystérieuse se faisait entendre à lui et lui disait : « Je dirige votre plume, votre parole, vos pensées, vos affections… Ne craignez rien, vous ne pouvez errer si vous vous laissez guider par moi. » (Vie, p. 112.) Hélas ! le pauvre homme qui attribuait à l’Esprit-Saint les dires et les impulsions de son imagination s’est égaré plus d’une fois.