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Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/203

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l’homme que des passions qu’il subit s’il cède au mal, et des vertus qu’il exerce avec d’autant plus de liberté et de force qu’il tient ses passions mieux domptées. Le règne de la démocratie aura pour effet, si l’on en croit les Américanistes, de changer ce fond de la nature humaine. « Les vertus passives eurent leur raison d’être, disent-ils, alors que presque tous les gouvernements étaient monarchiques. Maintenant ils sont ou républicains ou constitutionnels, et sont censés être exercés par les citoyens eux-mêmes. Ce nouvel ordre de choses demande nécessairement l’initiative individuelle, l’effort personnel. C’est pourquoi, sans détruire l’obéissance, les vertus actives doivent être cultivées de préférence à toutes les autres, aussi bien dans l’ordre naturel que dans l’ordre surnaturel. Dans le premier, il faut fortifier tout ce qui peut développer une légitime confiance en soi ; dans le second, on doit faire une large part à la direction intérieure de l’Esprit-Saint dans l’âme individuelle. » Conformément à ces principes, le P. Hecker voulait que les membres de sa Congrégation fussent des hommes « pleins d’une juste confiance en eux-mêmes », et il leur disait : « La raison pour